Vives-eaux

De vastes étendues de fonds marins sont dévoilées par le retrait des eaux, tandis qu’à l’inverse, des vagues puissantes viennent heurter les côtes : ce sont les vives-eaux.

La promenade surréaliste comme déambulation contemplative peut commencer.
Le mouvement est là, fluide, rapide, fuyant et envoutant.
Se rejoignent ici des eaux voyageuses, qui ont coulé dans les veines du monde entier, se mélangeant aux autres pour en vain se présenter devant nous avant de repartir pour un éternel retour, un éternel chemin.

Est-ce bien les marées qui s’activent ou bien est-ce nos perceptions qui dérivent ? Est- ce les marées que l’on observe ou l’allégorie de notre mental ?

La force gravitationnelle et la force centrifuge nous habitent. Nous commençons à ne faire qu’un avec la nature. Immobile, mobile, stable, instable, vivant.
Plonger à corps et coeur perdu, une ligne de conduite se dessine.
La promenade se poursuit. Nous poursuivons la marée. 
La marée nous suit. Nous suivons la promenade.
Nous sommes le mouvement, nous sommes la vague, nous sommes l’éternel commencement, recommencement.
Ces eaux coulent dans nos veines comme elles coulent dans l’univers. Notre corps en est plein. Nous vivons au rythme et au gré des vagues.

Que ce soit visuellement, par un saut juvénile, par un touché complice ou par une excursion approfondie, entrer en contact avec ces vives-eaux est un but.
Une fois que ce celui-ci est atteint, notre mental est conquis.
Le mien l’a été au travers de ces lentilles qui ont su illustrer le mysticisme de ces vives-eaux.